Spectacles saison 2024 - 2025

Un cabaret en carton telle une odyssée poétique
et déjantée

Le duo burlesque d'exception, Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois,
nous invite à suivre les pérégrinations absurdes, mais ô combien
hilarantes, d'un homme qui, pourtant, ne bougera pas de son siège !
Dans un anglais imaginaire et grâce à son acolyte hyperactif préposé
aux décors qui, courant d'un bout à l'autre du plateau, brandit
des centaines de cartons faisant officie de surtitres, d'accessoires,
de costumes… nous allons le suivre dans une folle épopée, des fjords
islandais à l'Andalousie, dans des aventures plus rocambolesques
et délirantes les unes que les autres, à la recherche de sa belle sirène...
Véritable spectacle-monde joyeusement bricolé : tour à tour canne
à pêche, hélicoptère ou queue de poisson, les cartons illustrent
parfaitement l'inventivité des deux artistes, qui auront bien mérité le Molière du Théâtre public en 2022 !

L'art de raccommoder les fractures de l'enfance
Ecrite avec la participation d'un « comité d'experts » d'enfants, cette pièce
poétique raconte comment les failles construisent l'humanité.
Kaori Ito - chorégraphe et directrice du TJP, Centre dramatique national
de Strasbourg Grand-Est - partage la question de « Comment réparer
l'enfance ? ». S'inspirant du Kintsugi, art japonais de la réparation des
objets avec de l'or en laissant les fissures apparentes, elle signe une pièce
qui restaure les blessures de l'enfance.
Deux personnages déjantés animent le plateau, parfois s'imitant, d'autres
fois jouant de métamorphoses en animaux, fusionnant, devenant monstres
et autres créatures loufoques. Leurs relations se transforment à la lisière
entre férocité et tendresse.
Sur un fond sonore composé par La Chica, les artistes manipulent tour à
tour une marionnette, symbole de l'Enfance et du temps qui passe, et
instaurent petit à petit un rituel de réparation.
N'est-il pas beau d'accepter ses fêlures ?

Douce soirée
Ce sextuor est le fruit de la rencontre exceptionnelle entre deux
merveilleux solistes, piliers du Quintette Moraguès et un quatuor reconnu
pour son élégance, sa générosité, sa vision poétique et profonde.
L'alliage riche et subtil des vents et des cordes, dans des oeuvres originales
ou magistralement transcrites, nous promet un concert particulièrement
raffiné et éblouissant. Sur un programme autour d'oeuvres de Mozart
et Dvorák, la soirée annonce un voyage délicat entre les 18ème et 19ème
siècles, de l'Autriche à la République Tchèque.
Depuis 2005, Les Concerts de Poche organisent des ateliers musicaux et
des concerts de musique classique, lyrique et jazz, dans les campagnes et
les quartiers. L'association place la convivialité, la création, la proximité
et l'échange au coeur de sa démarche pour proposer aux habitants et aux
artistes une expérience ambitieuse et créatrice de liens

Soulèvement social
Ce jour-là, sur la chaîne de découpe de l'abattoir, il n'y a pas que
des vaches. Une employée est suspendue la tête en bas au milieu des
bovins. Ses collègues protestent : c'est à cause de la rapidité des cadences
qu'elle s'est retrouvée dans cet état. Une grève se profile mais personne
n'en a jamais fait… Pour éviter tout licenciement, la ventriloquie, non
discernable, apparaît comme une solution afin de clamer
les revendications et s'exprimer au nom du groupe, telle une voix
collective. La grève devient alors un espace utopique, entre réel
et onirisme…
Dans cette pièce, Faustine Noguès fait appel à tous les arts : danse,
arts visuels, théâtre, création sonore, pour explorer le milieu ouvrier
et aborder diverses questions sociales avec décalage et humour.
Sur une ligne de crête entre rire et gravité, sont évoquées leurs conditions
de travail, le système financier, les rapports de pouvoir ou encore
les effets de gestes répétitifs du labeur sur le corps..
Saignant !

Ce spectacle déploie une esthétique immersive et sensorielle qui peut heurter certaines sensibilités.

L'impossible retour à Ithaque
Pauline Bayle, directrice du Théâtre Public de Montreuil - Centre
dramatique national, nous invite à embarquer dans un tumultueux
périple : après avoir passé dix années à guerroyer afin de prendre Troie,
Ulysse souhaite un rapide retour auprès des siens, restés à l'attendre sur
l'île d'Ithaque. Mais Poséidon, souhaitant se venger du grec, transforme
ce retour en épopée de près d'une décennie……
Ce voyage sur la mer, d'île en île, nous conduit au coeur du présent en
nous interrogeant sur la posture de l'étranger et révèle avec finesse la
capacité du texte à entrer en dialogue avec notre époque.
À travers des dispositifs ingénieux et une troupe généreuse pour donner
vie aux cyclopes, sirènes, demi-dieux et autres tempêtes, Odyssée
dépeint le portrait d'un homme certes rusé, mais non dépourvu de valeurs
humanistes. La mise en scène épurée et inventive de Pauline Bayle
fait part belle à la force narrative du texte d'Homère et laisse émerger l'imaginaire et la réflexion. Immanquable !

Sur la bonne voix : un voyage entre les sons
Imaginez la tête de vos enfants quand ils découvriront le maxi circuit
de train électrique !
Visualisez un circuit géant de trains électriques : ses aiguillages,
ses tunnels, ses ponts… et la musique qui y est associée : le cliquetis
de la locomotive et le « tchou-tchou » bien évidemment. Ajoutez à cela
un étrange chef de gare, musicien-beatbox, qui de sa bouche et sa voix
crée en direct tout un paysage sonore qu'il explore en boucle, et vous
obtenez TRACK ! Il actionne les barrières, joue les sifflements, le moteur,
les annonces, le rythme des machines, toute la rumeur ferroviaire telle
une véritable symphonie.
En anglais, "track" signifie à la fois la voie ferrée et la piste musicale.
Entre installation musicale et théâtre d'objet, c'est bien dans une odyssée
miniature que nous voyageons, au rythme des chemins sonores fabriqués
par l'empreinte vocale de l'interprète, qui nous embarque, petits et grands bien loin de notre train-train quotidien…

Quand le corps raconte
Issue de la danse hip-hop, notre artiste complice Khoudia Touré se saisit, à
travers le mouvement et l'expression corporelle, des questions du monde.
Óró s'est ainsi tissé à partir de rencontres de jeunes adultes de France,
du Sénégal et du Canada, et des systèmes de valeurs qu'ils questionnent
et transgressent. Ce travail autour de l'oralité signe la rencontre entre la
vigueur de la parole et l'intensité de la danse, portées par cette jeunesse.
Quelles sont les similitudes et les différences qui s'expriment sur ces trois
continents ? Comment des voix personnelles peuvent-elles croiser des
récits collectifs ?
Sur scène, les interprètes vont petit à petit dépasser les mots et exprimer
la puissance de la parole par leurs corps dansants, partageant leur
enthousiasme et l'humanité de leur fragilité.
Dans la langue yoruba, au Nigéria, Óró symbolise la parole, dans le sens
d'exister ou être. Alors existons !

Petit délice
Vous êtes-vous déjà demandé d'où vient le chocolat ?
Et que cachent les saveurs de cet aliment ?
C'est ce que va nous raconter Aurélien Gorgeault, marionnettiste
et comédien.
À l'aide d'une simple caisse qui se déploie en petit théâtre et renferme
tous les décors, personnages et accessoires du spectacle, l'artiste nous
embarque en Côte d'Ivoire. Entre récit, manipulation de marionnettes
et parchemins défilants, le comédien livre un dialogue entre Awa,
une enfant qui récolte le cacao, et un cacaoyer, l'arbre lui-même.
Et si cette histoire était une invitation à repenser quelque peu notre
consommation de ce savoureux mets ?

Danser, une nécessité vitale.
Comme respirer
Alors qu'elle était enfant, c'est une irrépressible
nécessité qui a amené Nacera Belaza à danser
seule, en secret. Répétition du geste, étirement
du temps, ses chorégraphies explorent quelque
chose de plus grand, de plus infime aussi : la
naissance de la danse et l'humanité.
Nacera Belaza offrait à la danse en 2016 un
de ces spectacles qui marquent pour longtemps.
Dans un espace obscur taillé par la lumière,
des enfants seront à l'origine de la danse,
tournant et vrillant jusqu'à ce que d'autres
interprètes plus âgés leur succèdent et que
persiste le vide et le plein.
Avec Sur le fi l, la chorégraphe crée beaucoup
plus qu'un spectacle : un temps suspendu, où
scène et salle sont unies par la même onde, le
même vertige. Dans les tours qu'ils effectuent
sur une temporalité étirée, à grande vitesse,
les quatre artistes approchent une puissante
liberté intérieure, un unisson, où s'y développe
une ouverture exceptionnelle à l'autre et plus
largement au monde.

Des paillettes dans notre vie
Ébloui depuis toujours par les défilés de majorettes et fasciné par
l'esthétisme de cette pratique (de la rigueur du défilé quasi militaire aux
costumes de parade), c'est un véritable coup de coeur que ressent Mickaël
Phelippeau lorsqu'il découvre pour la première fois les Major's Girls
de Montpellier. Il faut dire que la troupe est singulière : sous la baguette
de Josy, capitaine septuagénaire, paradent douze femmes d'une moyenne
d'âge de 60 ans, et sans perdre de leur superbe ! C'est que certaines
« battent le pavé » depuis plus de 50 ans…
Mickaël Phelippeau poursuit son travail autour de la rencontre, une
démarche qu'il nomme « bi-portrait », pour creuser l'intimité et la
profondeur des petites histoires, qu'il dévoile par les mots et les corps.
Entre virtuosité de lancer de bâtons et expression chorégraphique joyeuse,
ce sont avant tout des portraits de femmes qui nous sont présentés dans
ce défilé hors du commun, touchantes dans leurs singularités, mais toutes
résolues à pleinement vivre leur vie !

Prendre soin de soi : à la croisée du soin
et de la performance artistique, cette installation
dansée immersive met tous les sens en éveil !
Installez-vous confortablement sur une île de coussins galets, équipez-vous
d'un casque et laissez-vous envelopper d'une nappe sonore
créée à partir d'éléments naturels et de sons organiques…
À travers cette expérience immersive, propice à la détente
et la relaxation, Massimo Fusco propose de découvrir une collection
d'histoires de corps, à commencer par le vôtre. Alternant des séquences
chorégraphiques inspirées de la « pizzica », danse folklorique italienne
qui soigne, et auditives, Corps Sonores Juniors complète cette expérience
sensorielle par des massages relaxants.
Le duo de danseurs-masseurs requestionne alors le rapport au toucher
et au soin dans notre relation à l'autre : et s'il ne manquait que ça pour
nous reconnecter à nous-même ?

Epopée mythologique et politique
Dans ce spectacle visuellement époustouflant, Les Anges
au plafond, à la direction du Centre dramatique national
de Normandie-Rouen et dont tous les spectacles ont été
accueillis au théâtre, poursuit sa volonté de questionner
l'état du monde.
Le temps d'un banquet festif, deux Grèce se font face :
l'une mythologique, l'autre contemporaine. D'une part
le dernier repas entre les Hommes et les Dieux, durant lequel
Prométhée trompe Zeus au moment du partage du boeuf ;
d'autre part la table des négociations où siègent en 2015
le FMI, la Banque centrale et le gouvernement grec, qui cherche
à négocier un nouveau plan de sauvetage… Et toujours
la même problématique : par qui et comment sont répartis
les mets ?
Sur fond de rebetiko joué en live, musique symbole
des révoltes grecques contre toutes les formes d'oppression,
chaque geste de manipulation des marionnettes devient alors
métaphore des mécanismes politiques. Flamboyant !

En-chantant
Créé en 2012, le groupe Birds on a Wire (dont
le nom est inspiré de la chanson de Léonard
Cohen) nous touche à chacune de ses reprises
délicates, de Bob Dylan à John Lennon,
en passant par Pink Floyd.
Figures très libres du paysage musical français,
simplement accompagnées de leurs voix et
d'un violoncelle, Dom la Nena, chanteusevioloncelliste
brésilienne, et Rosemary Standley,
chanteuse franco-américaine et voix du groupe
Moriarty, ont conquis le public notamment grâce
à leur tube : La Marelle.
2024 annonce une nouvelle tournée pour
les artistes qui ont proposé à Etienne Saglio,
le maître de la magie nouvelle en France, de
mettre en scène leur spectacle. Elles s'associent
pour interpréter en duo des reprises d'horizons
multiples - du rock à la musique baroque en
passant par la musique brésilienne et le folk -
pour une nouvelle traversée musicale riche en
émotions. Sur le thème des ritournelles, des
souvenirs de l'enfance et de l'émerveillement,
nul doute que l'association de ces trois-là nous
fait déjà rêver.

Hymne à la tolérance
Hichem et Marie, inséparables, partagent leurs secrets en jouant dans la
cour de l'école. Elle est « d'ici », lui d'un « là-bas » qu'il a dû fuir. Mais pas
facile pour le garçon de raconter son histoire. Et peu évident, pour la jeune
fille, de recoller les morceaux entre ce que lui dit son ami et les mots des
grandes personnes pour définir ce qu'il a vécu : exil, réfugiés, guerre…
C'est donc au travers de la danse, d'acrobaties et d'une immense fresque
qui se dessine en direct par les artistes, qu'Hichem va pouvoir dévoiler son
passé. Lui qui, tel un tigre solitaire, a parcouru des milliers de kilomètres
pour découvrir la paix.
À travers le mouvement brut, le texte et l'illustration, Je suis tigre revient
sur la simplicité qu'ont les enfants à jouer ensemble sans se poser
de questions sur leurs origines, explorant la tolérance et l'amitié sans
frontières. Une belle invitation à accepter les différences !

Qui suis-je ?
Créature à deux têtes et de multiples jambes, BasarKus vit en parfaite
harmonie avec lui-même. Mais en découvrant qu'il est peut-être deux, la
curiosité prend le pas : malgré la peur, il ne peut pas résister à l'envie de
se dissocier.
Car BasarKus est en réalité un duo composé du jongleur Markus et de
l'acrobate Basil. Les deux interprètes vont alors chercher à découvrir de
quoi ils sont capables, seuls, tout en créant continuellement des ponts
entre leurs Arts. Car qui est vraiment cet autre que moi ? Comment
l'accepter ? Et où commence et finit mon corps ? Virtuose et malicieuse,
cette fabuleuse histoire s'adresse aux plus petits pour interroger
joyeusement l'existence.
Une douce ode à la quête d'identité et la découverte de soi !

Puissance et délicatesse d'une danse viscérale
Plus de 10 ans après sa création, D'après une histoire vraie, pièce
mythique, aura marqué toute une génération de spectateurs, danseurs
et chorégraphes.
Au plateau, huit danseurs évoluent au son percutant des deux batteurs
envoyant rythmiques tribales et sonorités rock psychédéliques. Au total
donc, dix hommes réunis autour d'une même question :
comment faire groupe ?
Créée après un voyage à Istanbul, la pièce puise dans les danses
folkloriques issues du bassin méditerranéen et révèle une chorégraphie
libérée qui rayonne tel un rituel ancestral. Christian Rizzo, directeur du
Centre chorégraphique national de Montpellier, renoue ici avec
un mouvement d'une grande intensité, jusqu'à la transe, à la recherche
d'un geste commun à tous, liant sans cesse tradition et modernité.
Et c'est dans la solidarité souterraine des gestes, entre délicatesse, fragilité
et fraternité, dans ce goût pour la chute et le toucher où chacun ne tient
que grâce à la présence de l'autre, que la pièce transcende
la notion de communauté. Spectacle culte !

Enquête familiale version spectacle
gourmand
Comment nous plaçons-nous dans la lignée de nos pères et de
nos mères ? Comment l'absence d'un père, réelle ou imaginaire,
intervient-elle dans un parcours de vie ?
Metteur en scène explorant nos singularités et nos différences,
c'est en récoltant des témoignages d'habitantes d'un quartier
de banlieue qu'Ahmed Madani fait la rencontre d'Anissa.
Lui exposant son histoire, il devint alors évident pour l'artiste que
celle-ci en deviendrait un spectacle.
Et c'est au plateau, devenu cuisine pour l'occasion, qu'Anissa nous
raconte sa quête, celle de la recherche d'un père qu'elle n'a jamais
connu, mais qu'elle est persuadée d'avoir vu à la télévision.
C'est ce périple qui forme le fil du récit donné sur scène, entre fiction
et réalité, mensonge et vérité, jeu et non jeu.
Enveloppée de l'odeur des pralines qu'elle cuisine, elle nous
embarque donc à la recherche de ce père, de ses racines, dans cette
quête identitaire qui devient aussi celle d'Ahmed, et même un peu
la nôtre…
Une véritable ode à l'espérance et à la résilience !

Envolée poétique
Après leurs pérégrinations dans la ville en début de saison,
nous retrouvons la Compagnie XY avec Möbius, leur cinquième
création.
Écrite une fois encore collectivement et en collaboration avec
le chorégraphe Rachid Ouramdane, celle-ci est l'occasion pour
le collectif d'explorer les phénomènes naturels. Intrigués
notamment par les murmurations, ces chorégraphies aériennes
harmonieuses des étourneaux, la scène devient alors un terrain
de jeu pour explorer et troubler le rapport à la gravité.
Sur le plateau nu et immaculé, la pièce se construit comme un
continuum, alternant par fulgurances entre moments intimistes
et grandes acrobaties collectives. Et nous, nous retenons notre
souffle et restons éblouis devant les dix-neuf artistes et leurs
portés d'une incroyable douceur. Onirique.

« Certes, nous souffrons à cause de papa
et maman, mais nous souffrons aussi à cause
de l'état du monde »
Les Chiens de Navarre n'ont peur de rien et voici près de 20 ans qu'ils n'en
démordent pas. La troupe à l'humour tour à tour grinçant, tendre, corrosif,
dramatique, aborde à travers ses spectacles grand nombre de sujets de
sociétés en décapant tout sur son passage.
Spectacle des plus débridés et inventifs, La vie est une fête ne déroge
pas à la règle et nous emmène au sein des urgences psychiatriques d'un
hôpital au bord du gouffre. Miroir de l'état du monde, ce service voit
alors défiler toute une galerie de personnages hauts en couleurs. De
l'extrême droite décomplexée aux gilets jaunes, des diktats de la beauté
au jeunisme, Les Chiens de Navarre arrivent à se moquer de tout sans
retenue, avec une irrévérence qui leur est propre !
À l'heure où l'état du monde cause beaucoup de souffrance, ce grain
de folie secouant l'air du temps devient alors un vrai sas d'humanité.
Mordant.

Une histoire lumineuse de transmission
Dans cette pièce intime, Hatice Özer a invité Yavuz Özer à partager
la scène avec elle. Il est aussi discret et taiseux qu'elle est volubile
et enjouée. Elle raconte les traditions, le déracinement et les silences :
ceux de son père, qui a quitté l'Anatolie pour la France en quête
d'une vie meilleure pour sa famille. En douceur s'évoque aussi la question
de la filiation, pour elle qui a grandi dans un pays dont le père ne parle
pas la langue et reste donc taiseux, lui pourtant chanteur et joueur de
luth oriental hors pair. En turc ou en français, parlé ou chanté, ils racontent
ensemble les sacrifices, la douleur du déracinement, mais aussi toutes
ces histoires de filiation et de tradition, drôles ou poétiques, qui
les rapprochent.
Alors c'est au plateau que l'amour filial s'exprime et se déploie,
du partage du traditionnel thé noir avec le public à la transmission
complice de chants et contes turcs. Cette déclaration, tendre et subtile,
est aussi un hommage puissant à tous les exilés. Tout simplement
touchant.

Vaudeville social
Adaptant le texte de Dario Fo, prix Nobel de la littérature, et Franca Rame,
Bernard Levy signe une satire politique présentant tous les ressorts de la
comédie burlesque.
Milan, 1974. Devant la flambée des prix et affamée, Antonia, comme
d'autres femmes, refuse de payer à la caisse du supermarché et chaparde
ce qu'elle peut. Mais où donc cacher son butin ? Embarquant dans son jeu
une amie ouvrière, débute alors une poursuite avec les gendarmes…
et même son mari !
Empruntant de l'humour de Chaplin aux quiproquos vaudevillesques, cette
farce sous fond de contestation sociale trouve une résonnance particulière
à l'heure des questionnements sur notre société de consommation.
Truculent !

Hymne à la tolérance
Le Petit B est une aventure de la perception, une parenthèse calme et
douillette. Avec la plasticienne Emilié Faïf, Marion Muzac propose aux
tout-petits une expérience multiple de stimulation des sens. Le toucher, la
vue, l'odorat et la perception des mouvements du corps sont en effet mis
en jeu tout au long du spectacle. La chorégraphe a imaginé un espace en
transformation, fait de matières, de formes et de sons où les danseurs font
corps avec les volumes de la scénographie.
Le public, installé à la lisière du plateau, découvre les deux interprètes
évoluer auprès de ces modules, identifiables à des coussins de différentes
tailles, et se jouer de leurs formes. Sur un univers musical envoutant, les
enfants seront invités à interagir avec les matières et les sons de cette
installation mouvante. Doux et délicat.

Refl et de l'humanité
La Conférence des oiseaux raconte la quête d'une communauté d'oiseaux
partie à la recherche de leur roi afin de restaurer la paix et la tranquillité
dans le monde. En effet, de part leurs comportements et leurs caractères
(orgueil, vanité, égocentrisme…) les oiseaux se disputent égoïstement
et ne savent pas vivre en harmonie. Ce pèlerinage, fait de rencontres
et de péripéties, s'avère finalement surtout spirituel et métaphorique
du monde des humains, dans une quête de soi faisant dialoguer l'Homme
et ses doutes.
Les frères Forman s'inspirent de l'ouvrage du mystique persan Farid al-Din
Attar (1145-1221), afin de créer une oeuvre scénique hors du commun.
Usant de techniques traditionnelles comme le théâtre, la danse, les
costumes, les marionnettes et les masques, cette plongée dans leur
chapiteau atypique fera appel à tous vos sens, notamment par l'usage
de vidéo-projections de très grand format. La troupe, réunissant comédiens
et danseurs issus des quatre coins du globe, sera comme
la pièce, reflet de notre humanité.

Dans cette version, la Brigade d'Intervention Mobile du service éducation
artistique et culturelle et du réseau des conservatoires de Grand Paris Sud
vous présente un tour du monde en musique. Arrangeant des morceaux
issus des traditions de plusieurs pays, les artistes vous convient à un
véritable voyage musical. De quoi faire entendre à vos oreilles curieuses
un moment des plus uniques.

Le roi de la soul sénégalais
Après un premier album à succès, Gospel
Journey, paru en 2015 et plus de 300 concerts
à travers le monde, Faada Freddy a repris le
chemin de l'écriture et sorti un nouvel album
en mars 2024 : Golden Cages.
L'artiste, au look épinglé, poursuit son
exploration musicale dans un style inimitable.
Ses nouveaux morceaux, tout comme les
précédents, ont la particularité d'avoir été
enregistrés sans aucun instrument de musique
mais uniquement aux sons des voix et de
percussions corporelles. En résultent des titres
« 100 % organiques », comme le chanteur
aime à le dire lui-même, qui réaffirme son
engagement au gospel traditionnel. L'ancien
rappeur, membre fondateur du groupe Daara
J, libère un chant d'amour country soul. Son
album, en anglais et wolof, est un véritable
hymne à la liberté.
De son énergie communicative, Faada Freddy
chante notamment So Amazing et l'on vous
garantit que c'est exactement ce que l'on
ressent lors d'un de ses concerts !

Percut(i)ons
Poursuivant sa recherche autour des relations
entre la danse et la musique avec des
instrumentistes au plateau, FUGACES s'inscrit dans
la lignée des pièces précédentes d'Aina Alegre,
co-directrice du Centre chorégraphique national
de Grenoble. Influencée par les danses populaires
et démocratiques, elle explore différentes cultures
et pratiques corporelles, entendues comme autant
de représentations sociales et anthropologiques.
Croisant les langages artistiques, la pièce s'appuie
sur une réminiscence de la bailaora Carmen
Amaya, figure du matrimoine qui a contribué à
l'évolution de l'art du flamenco et de la danse
en général. À travers une libre interprétation, les
sept danseurs.euses dialoguent au corps avec une
percussionniste afin de convoquer une énergie
électrique.
L'écriture résolument contemporaine de
la chorégraphe est donc imprégnée de ce
« fantôme », de son obsession pour les corps
qui frappent, qui se mettent en rythme et qui
percutent. Puissant, jouissif et fulgurant !

Insurrection humaniste
Un enfant d'ici reçoit la lettre de Li-Na, envoyée depuis le Pays-de-la-
Fabrique-des-Objets-du-Monde. La jeune fille raconte être allée à la
recherche de son ami Tao, parti à la ville, qu'elle finit par retrouver épuisé
à l'usine. Afin de rester à ses côtés, elle va, elle-aussi, rejoindre la chaîne.
L'enfant d'ici va alors tenter un acte de révolte, espérant qu'il puisse avoir
des répercutions jusque là-bas…
Cette fable, dénonçant le travail des enfants et réinterrogeant la société de
consommation, est inspirée d'un fait de société et nous est racontée par
cinq interprètes dont un diaboliste, qui se partagent le récit. S'associant
à l'auteur Yann Verburgh, Olivier Letellier, directeur du Centre dramatique
national les Tréteaux de France, imagine pour tout âge un conte sur
l'union, la désobéissance et la liberté.
Et si le pissenlit, plante capable de pousser au milieu du béton, n'était pas
un des plus beaux symboles de résistance et d'espoir ?

Retour parmi les siens
Un frère est parti à la ville et est devenu écrivain. L'autre frère et
la soeur sont restés, ils sont maintenant ouvrier et vendeuse. Un
jour, l'écrivain revient. Mais entre lui et sa fratrie jamais partie, un
abîme s'est ouvert comme une plaie douloureuse…
Traité telle une tragédie moderne, Par les villages aborde la
question des fractures sociales et géographiques, des trajectoires
opposées au sein d'une même famille. Et c'est en reflet toute
notre histoire contemporaine qui s'exprime par les voies de
l'intime. Faut-il partir pour réussir ? Que deviennent nos villages
ou nos banlieues et leurs habitants une fois qu'on les quitte ?
Sans misérabilisme, le texte et la mise en scène redonnent
dignité et grandeur aux humbles des périphéries et redorent leurs
rêves modestes.
Accompagné d'une troupe au cordeau, Sébastien Kheroufi, artiste
complice du théâtre, signe une adaptation de l'une des oeuvres
majeures du répertoire contemporain, texte de Peter Handke,
d'une grande humanité et justesse, dont le final nous donne
encore des frissons !

À chacun ses rayures
C'est l'histoire d'un petit zèbre pas encore né. Tous les habitants, curieux,
l'attendent. Il prend son temps. Il prend son élan. Puis vient le moment de
la naissance au monde, de la découverte de la vie et de la rencontre avec
son environnement.
Spectacle créé pour les tout-petits, le dispositif scénique se déploie peu à
peu et accueille les formes et les personnages colorés de cette histoire, à
l'image d'un pop-up géant.
Le duo d'artistes, composé d'une danseuse hip-hop et d'une marionnettiste
chanteuse, donne corps et voix à l'équidé. La musique fait elle aussi
référence à l'animal : les sons et les mots claquent, trottent voire galopent.
Métaphore de la construction de soi, Zèbres célèbre dans la bonne humeur
nos différences et nos singularités et nous rappelle que, telle l'unicité
des rayures de l'animal, il est bien beau d'être soi-même.

Accueillir la différence
Chez Mickaël Phelippeau, l'idée d'un futur spectacle naît presque toujours
d'une rencontre inattendue. Presque par hasard, il a croisé la route de
Françoise et Alice. La première travaille sur un projet de recherche intitulé :
« Danse et condition handicapée : quels pouvoirs d'agir ? », la seconde est
danseuse professionnelle et porteuse de trisomie 21 et, ensemble, elles
ont fondé l'association ART21 qui cultive la rencontre de publics mixtes via
la danse.
Sur scène, il y a Françoise et Alice qui se connaissent bien, cela ne fait
aucun doute quand elles se regardent ou quand l'une enlace l'autre.
Elles dansent depuis des décennies. En duo sur le plateau, elles se prêtent
avec générosité au jeu du « portrait chorégraphique » cher à Mickaël
Phelippeau. Elles expriment leurs joies et leurs colères, parlent de ce qui
les unit ou au contraire les différencie. Avec délicatesse, il leur offre la
possibilité de nous montrer qui elles sont.
Un spectacle de toute humanité !

Dépaysement sonore de métamorphoses.
Avec ses métissages musicaux, du krautrock à l'électro, du rock'n'roll
à la cumbia, ce concert est une invitation aux voyages. Inspiré
de la musique tropicaliste brésilienne, cherchant à briser les codes
de la musique populaire pour créer un langage universel, OURK
vous embarque à tout âge pour un moment joyeux et festif !
Jouant au coeur du public, les trois musiciens hors-pair sont accompagnés
d'un instrumentarium éclectique, composé d'instruments électriques,
acoustiques, électroniques mais également d'instruments bricolés à partir
d'objets du quotidien.
Véritable concert endiablé à partager, impossible de rester sur son siège !

Voyage initiatique
Référence incontournable de la magie nouvelle,
Étienne Saglio nous embarque encore, dans
cette dernière création, dans un univers
fantastique et symbolique.
Un masque en carton aux couleurs vives,
mi-humain mi-animal, avec un bec et de
grandes oreilles. Voici le récit d'un personnage
qui change de forme pour tenter de sortir
de son corps : devenir chien pour avancer plus
vite, devenir oiseau pour s'échapper d'un corps
devenu trop étroit. Car dans le fond il aimerait
s'élever, fuir une place qui lui a été attitrée.
Dans ce spectacle sans parole aux décors
grandioses, Étienne Saglio fait appel à la magie,
la danse, la manipulation de marionnettes
et le théâtre d'ombres et nous rend parfois
complice des artifices d'illusions. Se jouant
des échelles et des points de vue, le spectacle
résonne en chacun d'entre-nous vers nos élans
Dépaysement sonore de métamorphoses.

Bienvenue à New York !
A Broadway Rhapsody
Ce programme, initié par Cyrille Dubois et le quintette ArteCombo -
complices de toujours, nous invite à un feu d'artifice musical, où voix
et instruments jouent d'une infinie palette de couleurs. Alternant avec
virtuosité swing et grand lyrisme, parodies burlesques et ballades
émouvantes, chants méconnus et grands succès internationaux, le
programme mettra à l'honneur deux compositeurs du 20ème siècle :
l'américain George Gershwin et l'allemand Kurt Weill.
Impossible de résister à l'énergie débordante de ces musiciens
et à ce répertoire, aussi jubilatoire que légendaire.

Manifeste féminin
Né d'une commande d'écriture à dix autrices francophones, Je crée et je
vous dis pourquoi répond à une seule et même question : pourquoi, en
tant que femme, je crée et j'écris ?
Toutes ont répondu, avec leur sensibilité, pour dire la nécessité qu'il y a à
créer, pour raconter les difficultés propres à chaque lieu où elles vivent à
travers le monde, à leurs identités, à leurs sociétés.
Aurélie Van Den Daele, directrice du Centre dramatique national
de Limoges, nous invite à une expérience immersive : un voyage
déambulatoire qui transforme les différents espaces du théâtre en des
chambres personnelles où ces femmes partagent leur impérieux besoin
de créer et d'écrire. Munis d'un casque audio et guidés par une voix off,
transportés d'un espace à l'autre en petit comité, vous découvrirez dans
chaque « chambre » une nouvelle créatrice (comédienne, musicienne,
illustratrice…) qui se sera glissée dans l'interprétation de ces textes. De la
revendication politique au refuge intime, une belle ode à la sororité et au
désir artistique.
Ne manquez pas cette expérience unique !

De la fièvre chorégraphique à une transe
collective
La compagnie Dyptik nous invite à les rejoindre dans ce Grand Bal, inspiré
de l'épidémie de peste dansante qui toucha Strasbourg au 16ème siècle,
où des centaines de personnes, prises de folie, dansèrent jusqu'à la mort
par épuisement.
C'est dans cette ambiance baroque que les neuf interprètes nous
embarquent avec leur énergie folle. Au plateau rien n'est laissé au hasard,
des sublimes jeux d'ombres aux scènes de ballet, la chorégraphie,
la technicité et l'expressivité des danseurs.ses s'inscrivent déjà dans
la lignée des grands noms de la danse contemporaine. Sublimés par
d'envoutantes musiques aux sonorités d'opéra électronique, les corps
devenus révolte, vont tenter de s'exprimer jusqu'à leur dernier souffle.
Invitation à plonger dans une danse collective et libératoire
d'une compagnie aux racines hip hop… Le Grand Bal remet en question
la position de l'individu et du collectif et nous rappelle notre besoin vital
de contact humain et de mouvement. Attention, risque de contamination
assuré… Époustouflant !
Attention, certaines scènes du spectacle comportent un effet stroboscopique
pouvant affecter les spectateurs photosensibles.

Conte chorégraphique
Marion Carriau nous invite dans un monde fantasmagorique où se mêlent
mots, gestes et musique. À mesure que ses pieds martèlent le sol,
surgissent alors des figures sacrées : divinités, monstres, animaux… Au
fil de ses métamorphoses, l'interprète créé, dans cet antre magique, tout
un univers sonore fait de voix, de musiques et de boucles électroniques.
Masques, costumes et récits nous invitent à un voyage délicat sur les
traces d'une des plus anciennes danses traditionnelles indiennes :
la Bharata Natyam.
Par l'histoire de Ganesh et d'autres divinités hindous, l'artiste nous
embarque dans une exploration enthousiaste à la découverte de cette
civilisation fabuleuse et fait résonner la mythologie indienne dans la
modernité de notre siècle.
Spectacle féérique délicatement adressé aux enfants, passerelle entre
danse contemporaine et tradition indienne, Je suis tous les dieux ouvre
ainsi en grand le spectre de l'imagination…

Accompagnés des deux interprètes de Battle Mon coeur, initiez-vous
aux codes du genre dans la bonne humeur. Véritable lieu de brassage
et transformation de l'énergie, cette piste de danse éphémère sera
l'occasion de montrer à vos parents vos plus beaux mouvements,avec amour bien sûr !

de 8 à 120 ans - gratuit sur inscription
En compagnie des danseurs de la compagnie KHOR, venez en famille ou entre ami.e.s vous imprégner de l'univers artistique de Khoudia Touré.
À partir de vos ressentis, de vos émotions, comment la parole peut-elle laisser la place à la danse, tant dans les questionnements que dans la
construction de sa propre identité ?

Constituez votre binôme enfant-adulte et initiez-vous à un atelier
d'arts plastiques ! Mené par un artiste enseignant des Ateliers, le service
des arts visuels de Grand Paris Sud, repartez avec votre oeuvre réalisée
autour de la représentation des animaux sauvages.

Dualité identitaire
Yasmine ne sait plus lire. Elle est alors invitée à retraverser son histoire
afin de comprendre ce qui lui arrive : on découvre ainsi son arrivée à Paris
petite fille et son chemin jusqu'à l'âge adulte. Un aller-retour incessant
entre une cellule familiale coincée dans une mémoire de Bagdad,
la guerre, les souvenirs… et une société française méconnue qu'elle
doit découvrir seule, et qui la renvoie sans cesse à un statut d'étrangère.
Afin d'exister dans ces deux mondes antagonistes, Yasmine est contrainte
de se dédoubler…
Place naît de la nécessité de parler d'une impasse. S'inspirant de son
histoire personnelle, Tamara Al Saadi questionne la construction
des identités prises dans les rouages de l'assimilation culturelle.
Entre racisme ordinaire, dualité, quête de légitimité, il est parfois un vrai
combat que celui de trouver sa place !

Une visite interactive et animée des coulisses
Les visites proposées par la Cie Balles Capone sont l'occasion de découvrir
la face cachée du théâtre et de sensibiliser aux différents métiers
techniques du spectacle vivant.
Après la théorie, place à la pratique ! Plongés dans l'ambiance réaliste d'un
montage, vous occuperez les postes techniques pour la préparation
et la répétition d'une pièce de théâtre : tops sons et lumières,
changements de décors et d'accessoires, utilisation de la poursuite,
manipulations d'effets spéciaux ou encore aide à l'habillage du comédien.
Vous deviendrez les acteurs directs de ces métiers du spectacle vivant
souvent peu mis en lumières, et pourtant indispensables à la réussite
d'un spectacle. Et qui sait, cela va peut-être même générer quelques
vocations…

Accompagnez votre enfant dans la découverte des formes, des
couleurs et de la manipulation de la peinture. Mené par un artiste
enseignant des Ateliers du service des arts visuels de Grand Paris
Sud, c'est bien à quatre mains que vous expérimenterez cet éveil
plastique !